La Prophétie de l'Alliance des Dragons

L’Alliance des Dragons

Extrait des Prophéties Draconiques, dans la première version manuscrite de l'An 95..

"Voici l'épopée telle qu'elle nous fût contée, en un torrent de mots propres par la petite fille de Kiarella, dont le cœur aventureux palpite au récit de tant d'épisodes glorieux et tragiques. Tels furent les hauts faits dont l'écho résonne à travers les longs corridors de l'histoire pour faire trembler les tombes de rois couverts d'honneur et jusqu'aux fondations des nations elles-mêmes; hauts faits des temples anciens qui, aussi vifs que les souvenirs de leur propre existence, resteront pour certains à jamais gravés dans la mémoire et qui, pour d'autres, ont depuis bien longtemps sombré dans l'oubli, ensevelis sous la poussière de millénaires innombrables.

Ainsi commence l'Ere des Dragons, quand la plus ancienne des races s'éveille de son long rêve de mort pour se rappeler à la sagesse et à la puissance de son illustre passé.
Ici commence notre histoire, par une nuit sans lune où montagne et vallées des Hautes Terres perdues dorment sous la première neige hivernale. L'hiver est long et précoce en ces contrées du Nord. Les nuits sont profondes et glaciales...
Le soleil sombrait, là, derrière les crêtes occidentales, plongeant vallées et basses collines dans un crépuscule ténébreux qui devait moins à l'heure tardive qu'à l'ombre des montagnes.

Au septentrion, par-delà les derniers baraquements des colons, se dressait l'immense et silencieuse silhouette noire de la cordillère. Là où, de mémoire d'homme, nul ne vécut jamais et ne s'aventura guère. Ces terres sauvages n'appartenaient à personne qu'à elles-mêmes et aux effroyables créatures qui, disait-on, les hantaient. Ce soir-là, une méchante brise soufflait du nord, secouant les branches de pins ployées sous leurs chapes de neige qui glissaient une à une en de poudreuse cascades immaculés.

Nul n'aurait traversé nature si hostile en pareille saison de son plein gré. Mais, ce soir-là, une femme du nom de Dame Kiarella, traversa cette contrée si hostile et si loin des Terres de Teliarok. Que l’amenait-elle ici ? Sûrement pas une quelconque curiosité. A son coup pendait un pendentif, donné à sa naissance par un elfe aux pouvoirs étranges, appartenant à un culte tout aussi étrange. Cette elfe avait laissé à sa mère un message, parlant de ce pendentif, et du pouvoir qu’il avait : il portait en lui la puissance des Dragons. Durant son adolescence, elle trouva le parchemin et n’eut de cesse dès lors de comprendre pourquoi ELLE avait été choisie, et pourquoi ELLE se sentait obliger de suivre la voie qui la menait à chercher les Dragons…

Et la voici, marchant à travers les broussailles mourantes de cet hivers glacial dans ces terres inhospitalières. Sa quête la mena vers un village dirigé par un Prince prénommé Tidus. Un homme haineux, n'aimant personne. Son peuple, les Flaems, souffrait, car ils devaient travailler sans relâche, les trois quarts de ce qu'ils rapportaient en ville revenant directement être apportés au Prince.
Le peuple ne pouvait plus vivre ainsi, mais ne pouvait rien contre ce personnage. En effet, il reçu à sa naissance la bénédiction d'un dragon. Et seule une personne pourra anéantir le Prince Tidus... Cette personne d’après le parchemin laissé par l’elfe, ne pouvait être qu’une femme. Une femme dont la prophétie parle comme la femme dragon, celle qui pourrait comprendra le draconique.


Kaarmstel, le forestier, était monté jusqu'à la mine ramener au village les trois villageois qui travaillaient de nuit, de crainte qu'ils ne se retrouvent pris au piège par la glace. Malgré la nuit claire et le froid, mordant, la neige pouvait se remettre à tomber d'un instant à l'autre.
Ils travaillaient sans relâche dans le puit le plus profond depuis des jours : tels étaient les ordres du Prince Tidus.

Ce soir-là, Kaarmstel n'était pas plus inquiet que d'habitude. Certes, la distance qui séparait la mine du village n'était pas négligeable; mais, avec les fermes et les pâturages en contrebas, la région était bien moins sauvage qu'il n'y paraissait. Et puis la neige retiendrait les créatures malfaisantes dans leurs tanières…

Soudain un coup de tonnerre fit voler le silence en éclats. Falaises et gouffres en multiplièrent l'écho. Kaarmstel se figea à mi-chemin du raidillon et, d'un geste, musela ses compagnons qui s'immobilisèrent. Le ciel s'était assombri et les premières étoiles étaient apparues au firmament. Aucun nuage ne troublait pourtant sa limpidité, hormis quelques bancs filandreux accrochés aux sommets, plus au nord. Aucun grondement prolongé ou plumet blanchâtre s'élevant du versant ne signalait une avalanche. Le fracas d'un éboulis peut-être, se dit Kaarmstel. Rien de plus que quelques rochers dévalant la pente avant d'être arrêtés par la neige.

C'est alors que survint l'éclair. Telle une lance flamboyante, il jaillit d'un des profonds ravins qui fracturaient la paroi, à moins de cinq milles, juste derrière eux.
L'instant d'après, une forme noire ailée se découpa sur les nuées, surgissant du gouffre comme une flèche puis décrivit un large cercle dans l'abîme minéral. Tous quatre crurent leur dernière heure arrivée. Presque aussitôt un nouvel éclair étincelant déchira la pénombre du crépuscule tandis que résonnait un second coup de tonnerre.
" Un Dragon ! ", s'écria un des villageois.


Bientôt ce ne fut plus seulement un, mais une cohorte de dragons qui embrassaient les nuées cette nuit-là. Pour preuve, la succession ininterrompue d'éclairs flamboyants qui lacéraient les ténèbres avec des roulements de tonnerre dignes d'un orage d'été. Les dragons survolaient le précipice en cercle, parfois à quatre ou cinq à la fois. Le forestier commençait à se demander s'ils ne se battaient pas ; non pas entre eux, mais contre quelque chose qui se trouvait au sol.

C'est là qu'ils découvrirent sur le rocher surplombant la ville, une femme. De longs cheveux bruns, une longue cape qui flotte au vent. Une silhouette dégageant quelque chose de pas commode . Autour d’elle le forestier vit tournoyer tous les dragons. Tous l’entendirent parler aux dragons, qui prirent bien vite leur envol dans une splendeur inouïe!
Les villageois n'osèrent plus bouger à la vue de ce spectacle magnifique. La femme disparut, et que quelques instants plus tard, se retrouva en face d'eux. Elle les regarda et leur dit:

-Bonsoir à vous, villageois des Hautes-Terres Perdues. Vous devez vous demander qui je suis après ce spectacle, n'est-ce pas?

-Euh...c'est que..., dit le Forestier

-Oui je comprend. Je me présente je me prénomme Kiarella, je suis venu à ici pour faire régner la paix sur les Hautes-Terres! J'ai beaucoup entendu parler du Prince Tidus, et de la prophétie et je crois que suis en mesure de vous aider.

-Non, seule la femme de la prophétie pourra nous venir en aide ! Puis ils lui tournèrent le dos et commencèrent à marcher en direction du village

-Encore une chose villageois, la femme de votre prophétie porterait-elle un pendentif draconique ? Et si c’est le cas seriez-vous en mesure de le reconnaitre ?

-Oui elle porte un pendentif et celui là est d’ailleurs unique…il a été modelé par le sang et le souffle des plus anciens dragons.

C’est alors qu’elle passa son pendentif autour du cou et le leur tendirent…
-Oh mon Dieu,… s’exclamèrent les quatres villageois et s’agenouillèrent sans plus attendre devant celle qui fera d’eux des hommes libres.


-Relevez-vous, je vous en prie cela n’est pas nécessaire… Rentrez chez vous et n’y sortez pas tant que le jour ne se sera pas levé. Je trouverais le chemin qui menera à Tidus, seule. Quand l’aube se lèvera vous serez libre, je ne serais certes plus là car il me faut regagner mes terres. Cependant le parchemin de cette prophetie me suivra, et vous ferez parti à jamais de l’Alliance des Dragons.

Pendant la nuit il eut de terribles éclairs et coup de tonnerre. Mais l’aube venue tout était étrangement calme, la froideur qu’il régnait au dessus de ce village n’était plus. Le soleil brillait d’un tel éclat, les villageois avait compris : la paix au sein de leur terre était en fin revenue ! Ils ne purent que regarder les cieux et remercier cette femme au grand cœur qui fera à tous jamais vivre l’essence des dragons à travers elle, et les seigneurs qui se battront à ses côtés !!!"